Two
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Two

Fantastic RPG
 
AccueilPortailDernières imagesRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

Partagez | 
 

 Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Eli' Safeda
Baka en Chef
Baka en Chef

Eli' Safeda


Messages : 100
Date d'inscription : 21/07/2011
Age : 27

Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Empty
MessageSujet: Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪   Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Icon_minitimeDim 7 Aoû - 20:14

[center]Chow's book ♫

Toutes les critiques sont attendues, acceptées et écoutées. Merci ♪


•••

Quasiment achevée, pour les courageux (2012).

Spoiler:


Ecrit en Maths et en Français. Inachevée.

Le jour ne se lèverait pas avant plusieurs heures, mais je suis déjà levée, mon manteau sur les épaules et mes bottes fourrées aux pieds. Je finis de remplir mon sac avec des affaires essentielles à ma survie, ainsi qu’avec les objets dont je ne me sépare jamais, une montre gousset et un médaillon en forme de croissant de lune, tout deux gravés d’étranges symboles. Ma mère me les avaient légué à sa mort, lorsque j’avais sept ans. Huit ans plus tard, je ressent encore le vide que son départ à laissé dans mon coeur. Mon père avait sombré dans l’alcool, et il ne se préoccupe plus de moi. On ne peut pas dire qu’il va me manquer. C’est en partie pour cela qu’aujourd’hui, je m’en vais. La petite maison qui a bercé mon enfance ne contient plus que des souvenirs douloureux, ainsi qu’une forte odeur d’alcool. Sans le moindre doute et sans l’ombre d’un remord, je pose sur la table envahie de déchets la lettre à l’intention de mon père. Il ne la découvrira sans doute que d’ici quelques heures, mais je préfère mettre le plus de distance possible entre lui et moi. Je sors et repousse la porte sans bruits. Je respire avec bonheur l’air marin, et m’arrête quelques instants tandis qu’un sentiment de liberté emplit ma poitrine. Je m’autorise un sourire, puis m’élance dans la rue silencieuse.

Dans une ville qui ne voit jamais le jour, à la limite de ce qu’on appelle l’irréel, se tient une enfant. Une petite fille dont l’âge ne dépasse gère les cinq ans, mais qui a l’air grave de ceux qui apportent des mauvaises nouvelles. Cette petite fille est ma soeur, la consacrée, celle qui a été choisie par nos doyens pour servir le dieu noir jusqu’à sa mort. Elle a sur le front la marque, un croissant de lune surmonté d’une étoile à six branches. Je maudis de tout mon coeur l’ancienne consacrée, qui s’est enfuit peu avant ma naissance. Le chaos et la discorde avaient régné en maîtres sur la ville jusqu’à la naissance de ma soeur. Pour des raisons qui me sont obscures, elle a été choisie, et la paix est revenue. La famille consacrée est devenue la mienne, mes enfants appartiendront au dieu noir. Ma fille aînée sera consacrée à son tour, et mon fils aîné offert en sacrifice.
C’est pour cela que j’éprouve malgré moi de la compassion pour la fugitive. Si elle n’était pas partie, elle aurait accouché d’une petite fille.

Le bruit de mes pas résonne dans la forêt encore endormie. Je ne ressens pas la fatigue, et je continue de marcher vers l’est. Vers mes origines, vers la ville à la limite de l’irréel.

•••
L'idée a germé dans un rêve, comme souvent Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ 3684740496 Inachevée.

Jour de la marine. An 286 après la grande guerre.
Cher journal. En lisant ce matin un journal rebelle, je découvre le monde d’Avant.
Avant, les années se découpaient en mois et en semaines. Les jours avaient des noms. Les années étaient décomptées à partir d’un évènement présumé. Je trouve cela stupide. La grande guerre était bien réelle. Les enfants allaient à l’écoles en voiture. En bus. En vélo. Dans des grands bâtiments de béton. Ils avaient des amis. Il avaient surtout ce qui aujourd’hui est gardé par des tonnes de pièges et de gardes : Internet. Je n’en ai pas beaucoup entendu parlé jusqu’à ce jour. C’est un Logiciel. Un de ces trucs qui composent nos robots. Je n’aime pas ça. Apparemment il y en avait des tonnes Avant. Ils avaient des choses électroniques, des robots sans conscience, qui réalisaient des tâches simples. Ils avaient énormément de droits. Et tout autant de libertés. Ils ont l’air heureux sur les images. On ne nous parle jamais de l’Avant, et je suis une des mieux informées de la bande. Je dois y aller. Si je n’assiste pas au défilé de la marine, je suis morte. Et pas au sens figuré.


Au milieu du brouhaha constant des mines, je sue à grosses gouttes. Je suis chargée d’apporter le charbon jusqu’à la surface. Ma petite taille joue en ma faveur, et me permet de m’éclipser de temps en temps pour me reposer. Il m’arrive de discuter avec un garde. On ne connais jamais assez le monde qui nous entoure. Ce soir là, il était dix-neuf heures, et la cloche annonçant la fin du travail retentit. Sauf pour moi et pour les autres enfants, qui devaient un quart d’heure supplémentaire en raison de la bataille de boules de glaise organisée deux jours auparavant. Je m’arrêtais pourtant et m’approchais d’un garde. Il grommela.
—Re̵tourne au travail, humaine.
Mais je restais plantée là, à l’observer, jusqu’à ce qu’il me demande.
—Quoi ?!
Je l’avais énervé. Parfait.
—Je veux une audience, répondis-je d’un ton calme.
Il s'esclaffa.
—Une audience, pour une aussi jeune humaine ? Tu veux rire !
Mais je ne voulais pas rire du tout. L’idée avait germé dans ma tête depuis déjà plusieurs mois. Si j’arrivais à sortir de ce monde dévasté, je pourrais… Je pourrais quoi ?
Moi même je n’en savais rien. Mais je savais que je pourrais. Et la seule façon d’aller dans le monde extérieur était de quémander une audience auprès du gouvernement.

•••

Nouvelle commencée le 7 août à 21h30. Inachevée.

Un silence pesant planait sur la ville. Pas un bruit de voiture, pas un cri, pas une parole. Chacun attendait. Il faisait nuit noire, mais personne ne dormait. Dans chacun des trois millions de foyers, on retenait sa respiration. Les rideaux étaient tirés, les portes fermées. Une question reliait toutes ces personnes : qui seront les premiers à succomber ?
Un hurlement suivi de plusieurs coups de feux brisèrent le calme apparent. En quelques secondes, le bruit revint. Des gens criaient, d’autres tentaient de fuir. Les premiers bruits de course se firent entendre. Ça et là, des voitures démarraient. La solidarité n’existait plus, et ceux qui ne couraient pas assez vite étaient abandonné sans scrupules. Les rares automobilistes renversaient quiconque se trouvait sur leur passage. La confusion était à son comble. On ne voyait rien, on se contentait de fuir, d’avancer, coûte que coûte. Les râles et les détonations se multipliaient. Les groupes se formaient, se dessoudaient dans l’instant, les familles étaient séparées, les enfants pleuraient. Partout l’on entendait le martèlement des pas sur le bitume. L’idée de se cacher ne s’imposa pas dans l’esprit des fugitifs. Ils ne pensaient qu’à courir, s’éloigner le plus possible de là où les coups de feu avaient débuté. Il était trop tard pour ceux restés là bas, ils seraient exterminés sans pitié. Ils n’épargnaient que les mineurs, telles étaient leurs ordres. Mais le sort de ces enfants était inconnu. Voilà pourquoi ils avaient tous étés rassemblés dans un amphithéâtre du centre de la ville, pour pouvoir fuir dans n’importe quelle direction. Il ne fallait pas qu’ils les aient. Le sort de la ville était entre les mains des survivants. Le sort de Paris dépendait d’eux.

Au lendemain du massacre, un décompte fut établi par les autorités. Presque deux millions de morts, aucun blessé. Les adultes survivants n’étaient qu’une poignées. Ils avaient étés cueillis à chacune des sorties de la ville. Approximativement un million quatre cent mille de mineurs récupérés, mais les assaillants savaient avec exactitude combien il en manquait, et qui ils étaient. Dix adolescents entre 12 et 17 ans manquaient à l’appel, tous recherchés depuis plus d’un an pour facultés anormales pouvant nuire à l’état.


Passé

[size=12]Au début du XXIeme siècle, un faible pourcentage d’individus possède des facultés paranormales. Ils ne vivent pas dans un monde parallèle, ne vivent pas réunis dans un endroit oublié. Ils vivent parmi nous, attendant leur enfants à la sortie de l’école, travaillant en temps que fonctionnaires. Certaines têtes brûlées tentent de gagner leur vie grâce à leurs pouvoirs : ils sont illusionnistes, bien que tout cela n’ai rien d’une illusion. Les sorciers ne sont ni chassés, ni recherchés, et arrêter quelqu’un pour cause de sorcellerie est devenu source de raillerie, voire de folie. Personne ne peut se douter que la famille du deuxième passe ses week end à étudier la lévitation. Personne ne remarque que la petite dernière des Doucets a soudainement disparu pour se retrouver en haut d’un chêne. 

Mais les années passent, de plus en plus de sorciers voient le jour, et il devient impossible d’ignorer. On se cache de plus en plus, on évite de sortir. La tension est palpable dans les lieux publics. En 2076, le gouvernement ne peux plus ignorer les milliers de sorciers présent sur le territoire. Il déclare que des mesures seront prises afin de protéger les citoyens “sains”. Beaucoup sont outrés. Ces gens ne sont pas malades. Ils sont justes différents. Très vite, la population se divise : les partisans de la sorcelleries, qui se nomment eux-mêmes les “Normaux”, et ceux qui sont pour l'éradication de tout phénomène paranormal, appelés “Gardiens de la paix”. Les lois sont sans surprise très cruelles. Toute personne soupçonnée de sorcellerie sera immédiatement incarcérée. Des familles entières quittent les grandes villes pour s’installer dans des hameaux où vivent uniquement des Normaux. Ces villages se multiplient, et font pression sur le gouvernement, se faisant passer pour des Gardiens de la paix soucieux de l’image de la France. Les Normaux sont libres d’aller vivre où bon leur semble, et beaucoup choisissent Paris. La capitale est en effervescence, la banlieue s’agrandit, la qualité de vie s’améliore imperceptiblement, jusqu’à atteindre des stades inespérés. Les Normaux finissent par être acceptés par le reste de la population parisienne, et la vie prend un tournant très agréable. Mais la paix est de courte durée. Un nouveau président est nommé au pouvoir, après la mort étrange de son prédécesseur, et prend des mesures radicales : toute personne possédant des facultés paranormales est prié de se déclarer, sous peine de poursuites. Les premières familles à s’exécuter sont toutes très proches de membres du gouvernement, et sont en totale confiance. Moins d’une semaine après, il ne reste plus aucun des membres déclarés, tous mystérieusement disparus ou encore morts dans des circonstances étranges. Des rumeurs circulent parmi les parisiens scandalisés. Ils décident de protéger les Normaux. Un mouvement secret se forme, des réunions sont organisées, et des hauts membres du gouvernement se joignent à eux.
Le 20 juin 2103, comme leurs ancêtres plusieurs siècles auparavant, ils font le serment de ne pas se séparer tant que la France n’aurait pas changé. Un des maires propose alors une idée très audacieuse, qui fait frémir les millions de personnes présentes. La semaine suivante, Paris se déclare cité-état, et les Gardiens de la paix sont expulsés de la ville, ainsi que le président. Toutes la population prête main forte aux ouvriers afin d’ériger de hautes murailles autour de la ville. En une dizaine de jours, la ville de Paris est infranchissable. Les attaques des Gardiens de la paix se multiplient, et il est de plus en plus difficile de faire rentrer les derniers Normaux vivant à l’extérieur, mais tous tiennent bon. Les lois de la France sont barbares, et seule la cité permet aux Normaux et à leurs partisans une vie normale. Pendant une trentaine d’années, Paris résiste vaillamment aux assauts désespérés de sa voisine. Mais, quand tous supposent que la victoire était leur, les espoirs sont réduits en cendres. Le 14 juillet 2135, alors que la majorité de la population est rassemblée sur la place du Trocadéro, une des murailles est percée. Chacun connait les mesures à prendre si jamais une telle chose venait à se produire. Tout les mineurs, sans exception, sont rassemblés dans un amphithéâtre, tandis que les adultes se barricadent chez eux. Les feux d’artifices ne brillent pas ce soir là. L’humeur n’est plus à la fête.
La seule détonation qu’on entendit en ce soir du 14 juillet fut celle du premier coup de feu annonçant la fin de Paris.

•••
Nouvelle commencée récemment. Inachevée, bien entendu

Jin leva une énième fois ses yeux gris vers le ciel, observant avec envie les oiseaux qui filaient vers le soleil couchant. Le temps se refroidissait à une vitesse surprenante et des volutes de fumées se formaient à chacun de ses soupirs exaspérés. Il était de garde cette nuit, à son grand damne. Rester dehors passé vingt heures, en hiver, tenait de la folie par les temps qui courraient. Bien qu’il ne croyais pas aux mythes populaires, il ne pouvait s’empêcher de songer à une éventuelle attaque. Les suppositions emplissaient son esprit fatigué et ses doigts congelés étaient serrés sur son arme. Sa capuche de fourrure était rabattue et épousait la forme de ses oreilles en pointe. Une touffe de cheveux noirs de jais dépassait au niveau de ses épaules. Il n’était ni grand, ni large, ni spécialement musclé, mais un poignard bien en évidence contre sa cuisse brillait à la lumière du crépuscule. Il n’avait ni armure ni bouclier. Il était un garde de faible grade et il n’avait pas les moyens de se payer un tel équipement. Il avait seulement son poignard, son fidèle ami, long d’une quinzaine de centimètre. C’était certes peu, tout du moins pour blesser gravement un homme, mais la dextérité avec laquelle on maniait l’instrument pouvait faire la différence. Est-il nécessaire de préciser que Jin ne sait pas s’en servir ? Doit-on l’enfoncer plus encore en rappelant qu’il n’a jamais effectué de garde de sa vie ?
Il n’a pas plus de dix-huit ans, ce qui est excessivement peu pour ceux de sa race, mais il a cette obstination à ne croire que ce qu’il n’a vu. Il est certes incompétent, mais d’une ignorance bénéfique pour ses employeurs. En effet, qui à part ce jeune imbécile accepterait de veiller de nuit sur des terres promises à une proche destruction ? Les faits ont tant de fois prouvés que les prophéties étaient exactes qu’il doit bien être le seul. Les jeunes de sa générations sont dubitatifs quant aux visions des oracles, et ils continuent à vivre normalement malgré la couleur sombre qu’à pris leur avenir. Lorsque tous tremblent devant une catastrophe annoncée, eux seuls sont sereins. Est-ce une qualité de ne croire que ce que l’on veut ? Il semble que non. Sans ce trait de caractère, sans doute aurait-il pris la fuite avec les autres, laissant les habitants à leur triste sort. Mais il était trop borné pour cela. Il mourut de manière bien stupide, victime de son obstination. Il ne vit même pas le coup venir. En un instant, il était mort, un air rêveur encore peint sur son visage.
L’assassin retira la lame du corps de sa victime, tandis que la dépouille tombait avec un bruit mat sur le sol dallé. Le sang se répandit lentement sur la surface immaculée et le liquide rougeâtre brilla sous les derniers rayons du soleil.

~~~

—Sèche tes larmes. Pleurer est un acte absurde, bon pour les faibles et les lâches. Tu n’es ni l’une, ni l’autre.

La petite fille essuya son visage larmoyant d’un geste rageur. Elle possédait de magnifiques cheveux auburn relevé en un chignon strict. Seule une petite mèche retombait sur son front plissé par une grimace de mécontentement. Ses yeux nacrés brillaient d’une rage aveugle, et elle fixait le sol, l’air visiblement en colère contre elle même. Elle était assise par terre, à genoux devant un jeune homme d’une vingtaine d’années, aux cheveux bruns et aux oreilles pointues. Il observait l’enfant avec un regard dans lequel se disputait la sévérité et l’amusement. Il avait lui-même contribué à l’éducation de cette jeune humaine, orpheline et rejetée par la société, qui avait démontré un talent inné pour le meurtre. Elle n’avait malheureusement pas un esprit vil et sans scrupule, et retardait le plus possible l’heure de son crime. Elle n’avait qu’une faible conscience de ce qu’elle était. Tout le monde parlait d’elle, sans vraiment savoir qui elle était. Dans toutes les prédictions de destruction, de meurtre, de carnage, il était question d’un “tueur qui aura par mainte fois prouvé son habilité”, ou encore “d’une ombre furtive qui frappera quand vous serez le plus vulnérable”. Dans tous ces présages il était question d’elle, d’une jolie petite fille d’à peine huit ans, qui maniait comme personne les armes les plus complexes. Quand il avait décidé de la prendre sous son aile, trois ans plus tôt, mu par son instinct, il ne savait pas encore à qui il avait affaire. Il ne savait pas qu’il avait devant lui celle qui était annoncée comme étant l’Enfant de la Mort. Il sourit en repensant à la réaction de son entourage. Lui, le maître d’arme, celui qu’on respectait, qu’on aimait, dont on chantait les louanges, prenait en charge l’éducation d’une enfant rejetée, démunie et sans nulle particularité. Les commérages étaient allés bon train. Certains pensaient qu’elle était sa fille illégitime, née d’une union secrète avec une femme de passage. Mais lorsqu’on vit que ce n’était pas une elfe, on supposa qu’il avait simplement voulu faire le ménage dans les rues de la cité, et qu’on ne reverrait plus cette gamine. D’ailleurs, personne ne savait comment elle avait pu parvenir à entrer dans la ville. Les humains avaient toujours étés rejetés, bannis, exclus, et pourtant cette enfant était entrée comme une fleur, sans difficultés aucunes dans la métropole elfique. Quoi qu’il en soit, à partir du jour où le maître d’armes l’avait en quelques sortes adoptée, elle avait commencé une existence presque normale parmi des habitants de moins en moins méfiants à son égard. C’était une enfant joyeuse et pleine de vie, qui apprenait vite et qui avait une aisance naturelle. Elle s’était vite liée d’amitié avec les autres enfants du village qui l’avaient affectueusement surnommée “l’humaine”. Pas racistes pour un sou, et ravis d’avoir une nouvelle camarade de jeu, ils avaient finis par intégrer la petite fille dans la société. Il fut alors question de lui trouver un nom, car “l’humaine” était quelque peu péjoratif. N’ayant aucun souvenir d’une vie antérieure à celle des elfes, l’enfant ne put pas les éclairer. Il fut finalement décidé qu’elle serait nommée Nai. Les prénoms des jeunes enfants étaient généralement constitués d’une syllabe, sauf pour les enfants de l’aristocratie, qui bénéficiaient d’un nom excessivement long et compliqué.

•••
Ma préférée, pour les courageux. Longue. Inachevée, en bonne voie.

[spoiler] Partie I - Allan

—Anna ?

Je relevait la tête. Une jolie fille blonde me regardait avec ses grands yeux bleus marines, un air vaguement désespéré sur le visage.

—Hum ?

Cette onomatopée ne parut pas lui plaire. Elle se mit à parler vite et fort sur les conséquences que peuvent avoir un manque d'écoute des personnes environnantes. Je lâchais prise au bout de la deuxième phrase et me replongeais dans mes réflexions. Je n'étais pas totalement sortie de mon rêve, et j'avais du mal à appréhender la réalité.
Je mis quelques secondes à me rappeler qui j'étais, où je me trouvais, et qui était la fille qui parlait sans cesse à mes côtés.
C'était Elise, la fille du maire et ma meilleure amie, bavarde, orgueilleuse et antipathique. Je l'adorais. Près d'elle, un peu en retrait, se tenait Nelly, ma deuxième meilleure amie, une petite rousse aux yeux noisette, à qui Elise lança un regard affligé voyant que je ne m'intéressais pas plus que cela à son discours.
—Nelly aide moi ! C'est un cauchemar cette fille !
—On se demande qui est le cauchemar ici, murmurai-je
—Répète plus fort pour voir !
—T'a très bien entendu, répliquai-je
Nelly poussa un énième soupir, tandis que retentissait dans la petite salle de dessin la lugubre sonnerie, annonçant la fin des cours et celle de notre dispute.
Nous sortîmes de la salle tout en bavardant tranquillement, lorsque Elise s'arrêta brutalement, si bien que je lui rentrai dedans et tombai sur le sol immaculé du hall.
Je me relevais et m'apprêtais à exprimer pleinement mon mécontentement, lorsqu'elle me plaqua une main contre le visage en m'intimant le silence. Elle tendit un doigt tremblant vers un point que je ne distinguait pas entre ses doigts. Nelly retint sa respiration près de moi. Je cédai à l'impatience et repoussai la main de mon amie devenue moite. En réponse, elle me poussa avec force, et je rejoignis une nouvelle fois les dalles sur le dos. Tandis que je me frottais vigoureusement la tête, qui avait heurté le sol, des pas légers se firent entendre à quelques mètres. Je tentai de voir la personne à travers les jambes tétanisées de mes amies, sans succès. Les pas s'arrêtèrent et j'entrevis des pieds chaussés de baskets masculines. J'entendais sa... Non... Leurs respirations. Ils étaient trois. Le plus proche commença à parler, et je fus entraînée par sa voix cristalline dès les premiers mots.
—Mesdemoiselles, il me semble que votre camarade est à terre.
La remarque cinglante d’Elise sur le langage soutenu ne vint pas, et elle ne se fit au contraire pas prier. Le ton employé par le jeune homme semblait avoir eut une curieuse influence sur son comportement. Elle s'écarta pour laisser passer le propriétaire de la voix, et je compris sa réaction. Il devait avoir notre âge, un peu plus peut-être. Ses cheveux bruns coupés en dégradé court entourait un visage angélique percé de deux yeux gris parsemés de petites taches vertes. Il n’était pas dans les habitudes d’Elise de résister à un beau jeune homme, et je souris à cette pensée. Il me tendit une main que je saisis sans hésitation. Bizarrement, je n'étais ni tétanisée, ni gênée, mais une vague sensation de danger me saisit. Il alla jusqu’à ramasser mon sac, qu’il me tendis presque timidement. Je le gratifiai d'un sourire, qu’il me rendit avec chaleur, et partis en direction du portail, suivie de mes deux amies qui avaient enfin repris leurs esprits. Nous partîmes en courant dans des directions opposées une fois sorties, sans échanger un mot. Je les reverrai demain, et nous auront tout le temps de parler de cet étrange bellâtre, ainsi que de ses deux acolytes, que je n’avais pas eut le temps de détailler. Je ne les avais jamais vu dans l’établissement, et pourtant je connaissais ce garçon, c'était une certitude.
•••

La salle où je me trouvais était vide. Totalement et irrémédiablement vide. Sans porte, sans fenêtres, juste quatre murs blancs. Je sentais un souffle derrière moi, mais tétanisée par la peur, je n’osais me retourner. La chose qui se tenait dans mon dos dégageait une tension presque palpable, et je ressentais sa colère et sa haine dans chaque fibre de mon corps. Je n’avais jamais perçu les sentiments des gens aussi vivement. Je n’avais jamais perçu les sentiments des gens tout court. Quelques secondes passèrent pendant lesquelles je repris le contrôle de mon corps. Je me retournais lentement, et fus agréablement surprise : ce n’était pas un monstre, rien qu’une jeune femme, qui me dévisageais avec bienveillance. La haine était toujours présente, et je balayais la salle du regard à la recherche d’une quelconque autre personne. Je reportais mon regard sur la femme, et découvris avec horreur qu’un rictus sadique s’était peint sur son visage. Je compris avant même qu’elle ne se jette sur moi que son but premier était ma mort. Je hurlais tandis que ses mains avides serraient ma gorge, ses ongles devenus griffes. Une nouvelle torture s’ajouta au reste : une douleur diffuse naquit dans ma poitrine. J’avais l’impression de brûler de l’intérieur. La femme retira soudainement ses doigts, devenus boursouflés, et poussa un gémissement de douleur. Elle me jeta un regard où la haine se disputait à la peur. Je l’avais brûlée.
Ma vue devint trouble et mon corps perdit lentement ses forces pendant que le feu en moi s’intensifiait. Alors que je basculais dans l’inconscience, j’aperçus dans un coin de la pièce une personne que je n’avais pas remarqué. Je réussi à murmurer.
—Toi…
Je m’affaissais lentement, emportant dans mon inconscience l’image imprécise que j’avais eue de l’homme.

•••
—Anna !
Ma mère hurlait dans mon oreille depuis au moins trois minutes.
J’ouvris un œil endormi et le posai sur une femme en apparence frêle, aux cheveux bruns coupés courts si différents de ma tignasse châtain et aux yeux verts brillants de lassitude. Je refermai mon œil et replongeai dans ma torpeur matinale. Ma mère poussa un soupir excédé et tira ma couette d’un coup sec. Un grognement sortit de mes lèvres et je me décidai à ouvrir les yeux. L’état de ma chambre me fit l’effet d’une douche froide. Un ouragan n’aurait pas fait plus de dégâts. Les étagères vidées de leurs livres étaient à moitié détruites, le sol comportait de nombreux trous et si le reste des affaires était toujours dans les coffres et armoires, ces derniers étaient renversés, leur contenu en équilibre précaire. Je m’assis dans mon lit et fixai ma chambre avec des yeux ronds. J’observais un moment les dégâts avant de jeter un coup d’œil à ma mère, qui ne semblait rien voir du tout. Elle me tendit des affaires propres et tourna les talons, et avant que je puisse esquisser le moindre geste, sortit de ma chambre à grands pas. Elle se retourna vers moi et déclara de la voix calme et posée dont elle avait le secret.
—Et tu me ramasseras ton jean aussi. A quel âge vas-tu enfin ranger tes affaires ?
Je soupirai. Je baissai la tête vers les vêtements. Un débardeur bleu, un sweat rose et un jean. Parfait. Ma mère n’avait vraiment aucun goût. Après presque quinze ans de vie commune, elle refusait toujours obstinément de me laisser grandir, et je n’avais ni le courage, ni la réelle envie de me rebeller contre cet état d’esprit stupide. Je relevai la tête pour vérifier qu’elle était bien partie, et surtout où elle voyait un jean dans tout ce fatras. Une fois de plus, la situation me déboussola. La chambre, auparavant entièrement dévastée, était exactement comme je l’avais laissée la veille. J’aperçus mon jean chiffonné près de l’armoire fermée et parfaitement droite. Je ne me formalisai pas de cet incident. Les rêves déclenchaient souvent des hallucinations de ce type chez moi. Je m’habillai avec lassitude, avalai un rapide petit déjeuner et sortis avec précipitation de chez moi. Le bus était déjà là. Le chauffeur avait l’habitude de mon retard et m’attendait de bonne grâce. Les autres élèves firent quelques commentaires ironiques que j’ignorai. Les seules qui me supportaient à longueur de journée étaient Elise et Nelly, ce qui était réciproque. Dans notre trio, seule Nelly aurait mérité un peu plus d’attention : elle était adorable, d’une gentillesse rare. Mais son statut de surdouée et son hypersensibilité forçait la distance chez la majorité.
Le bus s’arrêta devant le collège, et pour la première fois j’appréhendais cette nouvelle journée de cours. Je le reverrai, c’était une certitude, bien qu’excessivement déplaisante.
Je rentrai dans le petit collège d’un pas traînant, histoire de me fondre dans la masse. Une fois à l’abri des regards indiscrets, je pris le pas léger et rapide qui me différenciais des élèves de mon collège. Je montais quatre à quatre les escaliers menant au premier étage. Au moment où j’arrivai sur le palier, je m’arrêtai brusquement. “Il” était là, seul. Je redescendis silencieusement quelques marches et retint ma respiration en entendant ses pas se rapprocher. Je l’entendis hésiter devant l’escalier, pousser un soupir puis tourner les talons. J’attendis que les pas se soient estompés puis me relevai et me précipitai vers la salle 14. Arrivée devant, je frappai deux coups bien distincts et entrai dans la petite salle de classe. Elise et Nelly étaient déjà là. Cette dernière ouvrit la bouche pour commenter mon retard, mais se retint en remarquant mon trouble. Je fermai la porte à double tour et m'asseyais aux côtés de mes amies.
—Il faut que je vous raconte, mais…
Je fus coupée par la sonnerie stridente annonçant le début des cours. Je poussai un soupir exaspéré et saisis mon sac avec résignation. J’ouvris la salle et me dirigeai vers les escaliers. Mes amies m’emboitèrent le pas, silencieuses. La routine matinale commença, et mes craintes de le revoir diminuèrent. Mais, deux heures à peine avant la pause déjeuner, mon calme apparent vola en éclat. Somnolant comme toujours sur ma table, la tête entre mes bras, je rêvassais tranquillement. Soudain, un éclair de compréhension s’imposa à mon esprit. L’homme du rêve, c’était lui. Le garçon de la veille et l’homme qui m’avait observé souffrir la nuit dernière n’étaient qu’une seule et même personne. J’ouvris des yeux terrifiés et ma respiration devint saccadée. Je devais me reprendre, ce n’étais qu’un rêve. Je secouai la tête et découvris un professeur très intrigué par mon comportement alarmant et qui portait sur moi un regard inquiet.
“Anna, tu es sûre que ça va ?
—Euh… Oui… Je crois… Je… Rien monsieur. Tout va bien.”
Il me jeta un regard septique avant de reprendre son cours. N’ayant plus du tout envie de dormir, je me tournai vers Elise, ma fidèle voisine de table, pour lui expliquer la situation. Elle m’avait toujours soutenue depuis notre petite enfance, et elle était la personne à qui j’avais le plus besoin de me confier. Mais à peine avais-je ouvert la bouche que notre professeur lança d’un ton glacial.
—Elise, au fond. Vous commencez sérieusement à m’agacer toutes les deux.
Je m'apprêtais à répliquer mais je compris que ce n’était pas la peine. Une lueur dans son regard me découragea complètement. Il semblait manipulé. Par qui ? Pourquoi ?
J’eus ma réponse trop tôt, beaucoup trop tôt à mon goût. Après une demi-heure de cours extrêmement assommante, la porte s’ouvrit. Pleine d’espoir, je jetais avec les vingt-quatre autres élèves un coup d’œil vers cette distraction éphémère. La principale en personne entra, et quelques élèves se levèrent, mais la majorité restèrent assis, moi comprise. Elle chuchota quelques mots à notre professeur puis retourna à l’entrée de la classe. Avec un grand sourire, notre enseignant annonça.
—Nous allons accueillir trois nouveaux élèves dans cette classe, jeunes gens, et j’ose espérer qu’ils seront plus assidus que vous. Veuillez entrer, messieurs.
Mon sang ne fit qu’un tour. Les garçons d’hier, “Lui” et ses acolytes. Ce garçon qui ne m’inspirais rien d’autre qu’une peur sourde et lointaine. Leurs regards amicaux et leurs sourires avenants firent soupirer les filles de la classe. Mes amies se pétrifièrent. Leurs trois regards se braquèrent sur moi. L’appréhension me serra le ventre.
—Nous n’allons pas plus retarder le cours. Il n’y a de toute façon qu’un nombre limité de places libres dans cette salle, installez-vous où bon vous semble. Tiens, Allan c’est cela ? Allez donc vous mettre à côté de mademoiselle Anna. Peut-être cela lui passera-t-il l’envie de bavarder ?
Lui, évidemment, tout aurait été trop facile dans le cas contraire. La voix du professeur était sèche et sa décision arbitraire, je m'apprêtais donc à répliquer lorsqu’une chose retint mon attention : le sourire ironique qui s’étendait sur les lèvres du dénommé Allan me fit comprendre que notre professeur avait bel et bien été manipulé. Comment, je n’en savais rien. A ma connaissance, il était impossible de manipuler quelqu’un autrement que par l’argent, et il ne semblait pas que ce soit le cas. Le mot “magie” s’imposa à moi, mais je balayais cette suggestion saugrenue. C’était vraiment n’importe quoi. Je ramenais ostensiblement mes affaires de mon côté de la table et tournai résolument la tête vers la fenêtre, feignant une totale indifférence, et dans une attitude extrêmement puérile. Il tenta d’engager la conversation. Je l’ignorais jusqu’à ce qu’il commence à me secouer légèrement l’épaule. Je lui dit d’une voix cinglante en me dégageant.
—T’es nouveau, d’accord, mais ne m’empêche pas d’écouter le cours !
Il répliqua, affichant une moue dubitative.
—Parce que tu écoutes ?
Je piquai un fard et ne répondis pas. Il ne dit plus rien mais conserva un petit sourire satisfait jusqu’à la fin du cours, ce qui eut le don de m’exaspérer. Je quittai le cours d’un pas rageur dès que la sonnerie retentit. Je n’attendis ni Elise, ni Nelly, et me rendis hâtivement au cours suivant. Je regrettai mon geste car les trois personnes que j’avais le moins envie de voir arrivèrent quelques secondes après moi. Je retins un gémissement et me collai à la porte, fixant mon regard par terre. J’entendis leurs pas se rapprocher, puis s’arrêter à une cinquantaine de centimètres de moi. Le temps sembla s’arrêter, ce qui était certainement le cas. Cette journée était décidément très étrange. Il n’y avait aucun bruit de pas, aucune parole. Personne pour me sauver de la tournure détestable qu’avaient pris les évènements. Je continuais vainement de m'intéresser au chewing-gum fraichement collé sur le sol, espérant un miracle qui ne vint pas. Au bout de ce qui me parut une éternité, je finis par relever la tête, espérant bêtement que les trois énergumènes aient disparus par la grâce du Saint-Esprit. Peine perdue, ils étaient encore là, encore trois, leurs regards encore braqués sur ma petite personne. Toujours souriant -il ne quittait donc jamais cette expression ?- Allan commença.
—Désolé de te déranger dans ta profonde réflexion, mais il me semble que je ne me suis pas présenté. Je m’appelle Allan ***, et voici Simon et Antoine.
Il désigna d’un signe de tête le jeune homme brun à l’air frêle à sa droite et un garçon aux cheveux blond cendré presque gris à sa gauche, qui affichait un air dédaigneux, comme si je n’étais pas digne de son attention.
—Et toi, tu dois être Anna, continua le jeune homme.
—Comme si tu ne le savais pas, répliquai-je entre mes dents.
Son sourire se fana quelque peu, mais il reprit vite une contenance.
—Pourquoi tant d’agressivité ? reprit-il, tu m’as pourtant bien souri hier.
Je sentis mes joues s’enflammer. Je plantai néanmoins mon regard dans le sien, bien décidée à ne montrer aucune faiblesse.
—Tu es vraiment pire que ce que je ne pensais.
Sur ce, je tournai les talons et partis à l’infirmerie. Le temps semblait revenu à la normale, et je dus jouer des coudes pour arriver devant la porte de la petite salle. Je pris la sage décision de prétendre un mal de ventre et de sécher le reste de ma longue journée de cours. Ma mère arriva, et me voyant les joues bien roses et le teint frais, poussa un soupir de résignation et signa le formulaire.
Je montai dans la petite voiture rouge et me plongeai dans mes pensées, répondant distraitement aux questions de ma mère. Je descendis à l’arrêt du véhicule, entrai dans la petite maison qui m’était familière et me dirigeai immédiatement vers ma chambre. Là, je m’allongeai sur mon lit, casque sur les oreilles et musique à fond. Tout ce que je souhaitais, c’était oublier.
L’oublier. Oublier ce garçon qui avait fait irruption dans ma vie au moment même où Elise l’avait aperçu. Au moment même où il avait saisi ma main. Ma main…
Je devais l’oublier, les oublier tous les trois, oublier cette matinée épouvantable et le cauchemar de la nuit dernière. Oublier les choses déroutantes et la peur qui me nouait le ventre. Oublier.
Mais le bruit furtif de pas devant ma fenêtre m’en empêcha.
Mon cœur s’emballa. Je montai le son au maximum, au risque de me percer les tympans et me recroquevillai sur moi-même. Malgré tous ces efforts, le bruit de pas ne s’estompait pas, et les tremblements qui agitaient à présent mon corps devenaient de plus en plus violents. Je finis par arrêter la musique. Me levant brusquement, j’envoyai valser mon mp3 contre la fenêtre. Les pas s’arrêtèrent et je sentis le poids d’un regard sur moi à travers le verre épais. Mon regard fixé sur le sol, je méditais sur l’ampleur de ma stupidité. Un coup fut frappé contre le carreau, je l’ignorais. Le coup se transforma en tambourinement, incessant, de plus en plus fort, et mes tremblements reprirent. Les coups redoublèrent d'intensité. Je gémis, fermai les yeux de toutes mes forces et tombai à genoux, mes deux mains enserrant ma tête, comme pour étouffer le bruit insupportable.
Que m’arrivait-t-il ? Pourquoi est-ce que la peur me nouait le ventre, me coupait le souffle, me rongeait les os ? Est-ce que quelqu’un pourrait répondre ?
Non, bien sûr. J’étais seule, seule avec ma peur, seule avec ma douleur, seule avec ce bruit furieux d’un poing s’écrasant contre une vitre, encore et encore. Mais j’atteignis un nouveau stade dans la terreur lorsque retentis le bruit de verre brisé. Je cessais de gémir. Je cessais de trembler. J’ouvris des yeux agrandis par l’effroi et relevai lentement la tête. Je n’eus pas le temps d'analyser la situation. Un mal de tête lancinant me terrassa avant que j’ai pus esquisser le moindre geste de défense contre mon voisin de table indésirable.

•••Le ciel s’était soudainement obscurci et les premières gouttes de pluie commençaient à ruisseler le long des gouttières. Dans la foule des passants, une jeune fille jura. Elle courut se mettre à l’abri sous un arrêt de bus, l’air passablement énervé. Ses longs cheveux blonds étaient humides et emmêlés, mais elle ne s’en souciait guère. Ses doigts étaient crispés sur son téléphone et ses yeux rivés sur le petit écran. Depuis maintenant cinq jours, elle attendait avec inquiétude des nouvelles de sa meilleure amie, portée disparue. Elle n’était pas réapparue après s’être faite portée pâle, et cette absence ne présageait rien de bon. Pourtant, alors que l’espoir commençait à abandonner ses proches, Elise avait reçu un message, lui ordonnant de se trouver dans la rue *** à cinq heures. Il serait cinq heures dans une dizaine de minutes, et la jeune fille commençait à appréhender la rencontre. Elle était partie sur un coup de tête sans songer que cela pouvait ne pas être Anna. Après tout, c’était son téléphone, mais elle aurait très bien pu se le faire prendre. La curiosité l’emportant sur la raison, elle sortit de son abri et se précipita sous l’auvent d’un café. Elle entra et lança un “Bonjour” à la cantonade. La pièce était bondée, et il ne restait que très peu de places libres. Elle choisit finalement une table près de la fenêtre, en face d’une silhouette encapuchonnée qui lui inspirait plus confiance que les badauds à moitié soûls. Elle s’installa avec un soupir de soulagement et jeta un regard au-dehors. Il pleuvait des cordes à présent, et elle se réjouissait d’avoir trouvé une place assise.
—E… Elise ?

Nous échangeâmes une expression stupéfaite. Je pensais qu’elle n’allait pas venir à cause de la pluie, et elle-même semblait ne pas en croire ses yeux.
—Anna ? s’écria-t-elle, mais qu’est ce que tu fais là ?
Son visage était partagé entre l’étonnement et la joie. J’esquissai un sourire.
—Moins fort ! Je suis recherchée.
—Ah, oui, dit-elle en baissant d’un ton. Mais où étais-tu passée ?
Pendant une longue heure, entrecoupée de chocolats chauds, j’entrepris de lui raconter mon escapade. Elle ne m'interrompit pas une seule fois, mais ses yeux s’agrandissaient au fur et à mesure de mon récit.
—Tu ne dois parler de ça à personne, terminai-je, il en va de ma survie.
Elle acquiesça, et nous partîmes chacune de notre côté. Il me coûtait de laisser Nelly et mes parents dans l’ignorance, mais je ne pouvais me permettre de révéler ma situation à plus de personnes. Profitant du temps qui n’allait pas en s’arrangeant, je tirais un peu plus sur ma capuche et courus à en perdre haleine le long du trottoir détrempé. Je tournais au hasard des rues, mettant le plus de distance entre le café et moi. Si jamais notre conversation avait été surprise, je devais m’éloigner. Je m’arrêtai enfin, épuisée, à une dizaine de minutes de notre rendez-vous. J’attendis patiemment à un arrêt de bus afin de continuer mon chemin. Le soir même, je serais à Paris.Partie II - L’escapade

Ce qui c’était passé ce soir là, cinq jours auparavant, me restait obscur. Après m’être piteusement évanouie, je ne gardais aucun souvenir. Pire, la quasi-certitude d’avoir rêvé s’imposait à mon esprit engourdi. Je m’étais réveillée au beau milieu de ma chambre, à l’endroit exact où j’étais tombée, et il n’y avait nulle trace d’intrusion : la fenêtre était intacte, d’une propreté éclatante, et je dus la toucher à maintes reprises pour être certaine de ce que je voyais. Ma chambre ne présentait aucun dégâts, elle était même curieusement bien rangée. Ce détail me mit la puce à l’oreille : je ne rangeais ma chambre que rarement - au grand damne de ma mère, je dois l’avouer - et à moins que je ne fus somnambule, il était impossible que mon lit se soit refait tout seul. Mon mp3, que j’avais lancé contre la fenêtre, m’attendais sagement sur mon bureau impeccable. Plutôt que de me réjouir de la situation, comme le ferait toute personne un tantinet stupide, je me mis à réfléchir. Cela s'avéra impossible, comme je m’y attendais : le mal de tête n’avait pas disparu, et je pensais en connaître l’origine. Pestant intérieurement contre Allan - car j’étais persuadé que c’était de sa faute - je m’assis sur mon lit et envisageais les différentes possibilités qui s’offraient à moi, toutes impliquant globalement ma fuite aux dépends d’Allan. Entre deux idées, j’étais forcée de fermer les yeux et de me reposer si je ne voulais pas défaillir une nouvelle fois. Cela m’exaspéra grandement et je décidai de sommeiller une heure ou deux avant de reprendre mes recherches. Après tout, rien ne pressait. Je m’installai confortablement sous les couvertures, et m’endormis aussi sec.

A l’extérieur, un rire discret retentit. Cette jeune fille était décidément extrêmement facile à manipuler. Sous l’influence de l’homme, elle n’avait pas songé une seconde à chercher si il lui manquait quelque chose, et c’était endormie sans trop de résistance. Il se demandait quand même quelles pensées avaient réussies à la maintenir éveillée. Il se demandait si elle avait vu l’image du jeune maître avant de succomber à son sortilège. Il espérait que oui, sans quoi il n’aurait pas accompli entièrement sa mission. Il étouffa un bâillement : être obligé de surveiller nuit et jour une adolescente sans raison valable l’épuisait, et l’ennuyait profondément.
Aah, si ce n’était pas pour le jeune maître, pensa-t-il, mais il dut interrompre le fil de ses pensées. Par il ne savait quel miracle, la jeune fille venait d’annuler les sorts lancés contre elle. Elle venait de se réveiller et s’étirait après seulement une quinzaine de minutes de sieste imposée. Elle semblait ne plus ressentir les effets du mal de tête et se précipita à la fenêtre. L’homme eut un mouvement de recul, bien qu’elle ne puisse pas le voir. Il eut pourtant l’impression qu’elle le distinguait car il croisa son regard vert tacheté de gris durant une fraction de seconde.
Elle avait vraiment des yeux magnifiques, songea-t-il. Mais il se souvint des ordres du jeune maître et partit sur le champs. Il fallait à tous prix qu’il l’informe des dispositions innées de la jeune fille pour contrer les maléfices.

Il y avait quelqu’un dans l’arbre, une poignée de secondes auparavant. J’en étais certaine. Nullement angoissée, je m’assis sur mon lit, bien décidée à ne pas dormir cette fois. Mon mal de tête s’était envolé, à ma grande satisfaction, et il m’était d’une facilité déconcertante de


Dernière édition par Eli' Safeda le Dim 22 Jan - 20:03, édité 11 fois
Revenir en haut Aller en bas
Eli' Safeda
Baka en Chef
Baka en Chef

Eli' Safeda


Messages : 100
Date d'inscription : 21/07/2011
Age : 27

Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪   Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Icon_minitimeSam 13 Aoû - 12:03

Edité ♫
Revenir en haut Aller en bas
Enora Seisui
Âme Enchainée
Âme Enchainée

Enora Seisui


Messages : 448
Date d'inscription : 27/04/2011
Localisation : Where my heart will go...

Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪   Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Icon_minitimeSam 13 Aoû - 12:57

J'aime, j'aime (tes yeux, j'aime ton odeur, tes gestes en douceur ♪).

Surtout la dernière en fait *w*
J'ai pas vu de défaut, j'ai pas grand chose à dire <3 L'histoire est super sympa *w*
Revenir en haut Aller en bas
Sky

Sky


Messages : 1515
Date d'inscription : 24/07/2011

Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪   Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Icon_minitimeSam 13 Aoû - 21:46

J'ai pas encore lu mais... s'pas bien d'écrire des histoires en cours :3
*sors*
Revenir en haut Aller en bas
Eli' Safeda
Baka en Chef
Baka en Chef

Eli' Safeda


Messages : 100
Date d'inscription : 21/07/2011
Age : 27

Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪   Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Icon_minitimeSam 1 Oct - 13:12

Merci Eno :D
Coco, commentaire inutile xD

Edité.
Revenir en haut Aller en bas
Sky

Sky


Messages : 1515
Date d'inscription : 24/07/2011

Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪   Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Icon_minitimeSam 1 Oct - 17:49

C'est laquelle la nouvelle nouvelle ma p'tite Elikapekpek'? Veux la lire :3 (Si c'est la plus longue pour les courageux... x_x )
Revenir en haut Aller en bas
Eli' Safeda
Baka en Chef
Baka en Chef

Eli' Safeda


Messages : 100
Date d'inscription : 21/07/2011
Age : 27

Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪   Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Icon_minitimeSam 1 Oct - 17:52

Si t'avais lu les autres, tu saurais ♫
Revenir en haut Aller en bas
Sky

Sky


Messages : 1515
Date d'inscription : 24/07/2011

Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪   Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Icon_minitimeSam 1 Oct - 17:54

Bah je les ai lues y'a trèèèès longtemps, et eno pourra te confirmer que j'ai un début d'Alzheimer, malheureusement, donc je ne sais pas... Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ 1156002358
Alors c'est laquelle? Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ 1892650967


Dernière édition par Sky le Sam 1 Oct - 17:55, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Eli' Safeda
Baka en Chef
Baka en Chef

Eli' Safeda


Messages : 100
Date d'inscription : 21/07/2011
Age : 27

Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪   Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Icon_minitimeSam 1 Oct - 17:55

Celle avant la longue x)
Revenir en haut Aller en bas
Sky

Sky


Messages : 1515
Date d'inscription : 24/07/2011

Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪   Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Icon_minitimeSam 1 Oct - 17:56

Ça va, elle est pas trop longue, je lis ça Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ 476735301


EDIT : Bouah, j'ai enfin fini, c'est à cause de Meli et Eno qui m'ont distrait Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ 163516685 *excuse foireuse powaah o/ *
Sinon bah s'kiool, j'aime bien :3
Quelques fautes comme l'expression "Il était de garde cette nuit, à son grand damne.", normalement c'est à son grand dam, et y'en a quelques autres mais rien de bien grave ^^
Sinon c'est looong, y'a pas beaucoup de dialogues, et s'pas trop mon truc les longues descriptions et les actions sans dialogues, ça me parait trop statique x_x

M'enfin, continues comme ça ma kawaiiounette =DD (Et finis tes histoires, courage XD)


Dernière édition par Sky le Sam 1 Oct - 18:46, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Junko
Bad Tiger
Bad Tiger

Junko


Messages : 1272
Date d'inscription : 21/04/2011
Age : 27
Localisation : Auvergne.

Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪   Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Icon_minitimeSam 1 Oct - 18:40

Ouah j'ai lu la dernière, c'est super mignon et t'as un vocabulaire vachement développé. :D

Mais on a pas encore le lien entre les deux paragraphes, la suite ! Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ 2989518026
Revenir en haut Aller en bas
Eli' Safeda
Baka en Chef
Baka en Chef

Eli' Safeda


Messages : 100
Date d'inscription : 21/07/2011
Age : 27

Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪   Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Icon_minitimeSam 1 Oct - 18:49

Coco : Merci, je corrige ça :D
Et tu sais, les dialogues et moi... xD

Jun' Jun' : La dernière, la très très longue, ou l'autre ? :3
Revenir en haut Aller en bas
Sky

Sky


Messages : 1515
Date d'inscription : 24/07/2011

Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪   Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Icon_minitimeSam 1 Oct - 18:50

De rien future femme :3
Bah les dialogues c'est le bien pourtant, moi j'aime ça :p (Bon ok, des fois des descriptions c'est aussi bien, un mélange de dialogue et de descriptions/rédaction c'est le best!)
Revenir en haut Aller en bas
June
Little Aubergine
Little Aubergine

June


Messages : 934
Date d'inscription : 22/04/2011
Age : 29

Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪   Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Icon_minitimeDim 2 Oct - 11:06

Fane fane fane ♥
la première est ma préférée ^_^
je n'est pas encore lue la longue mais ça ne serai tardé o/
*applause*
Revenir en haut Aller en bas
Eli' Safeda
Baka en Chef
Baka en Chef

Eli' Safeda


Messages : 100
Date d'inscription : 21/07/2011
Age : 27

Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪   Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Icon_minitimeDim 22 Jan - 19:56

Un nouveau "tout petit truc minuscule" :DD

Tatie : Merci, te sens pas obligée Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ 543094707
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Empty
MessageSujet: Re: Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪   Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪ Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

Nouvelles à lire quand l'envie vous prend ♪

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 

 Sujets similaires

-
» Nouvelles catégories.
» Les trucs machins que vous avez lus ~
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Two :: Hors RPG :: Galeries-